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Un peu
d'histoire (suite)
Cette technique d'assemblage de galets culmina vers -300 avec les mosaïques
de Pella, ancienne capitale du royaume grec de Macédoine, en apogée
sous Alexandre le Grand, aujourd'hui à l'état de vestiges
et objet de fouilles archéologiques. Aux
simples dessins purement géométriques se mêlent des
animaux ou personnages de la mythologie.
L'invention de tesselles (du latin "tesselatum"), petits cubes
taillés de divers matériaux (pâte de verre, terre
cuite, marbre...) fut un progrès essentiel au développement
de l'art, permettant un plus grand choix de couleurs et, en réduisant
les interstices, de s'approcher des effets de la peinture, comme les dégradés
de couleurs.
Selon certains, le procédé aurait été inventé
à Syracuse, en Sicile. C'est dans cette île que les plus
anciennes mosaïques de tesselles ont été découvertes.
Aux IIe et Ier siècles avant notre ère, elles étaient
largement utilisées en décor de maisons privées dans
l'ensemble du monde grec. Les Romains ont rapidement développé
cet art, comme en témoignent les mosaïques de pavement à
Pompéi, et le répandent dans l'ensemble de l'Empire (Afrique
du Nord, Espagne, Gaule, Grande-Bretagne, Balkans...) où les lieux
de culte sont des emplacements privilégiés.
La
mosaïque murale
Son
évolution est différente de celle de la mosaïque de
pavement. Née plus tardivement (un siècle avant notre ère,
à Rome), elle est présente, trois siècles plus tard
dans tout l'Empire romain où elle devient pleinement peinture monumentale.
Un site comme celui d'Albintimmium, sur la célèbre Via Augusta,
encore en fouilles aujourd'hui, est un témoignage de prospérité.
D'autres mosaïques romaines sont encore découvertes de nos
jours, comme en centre ville de Bordeaux en été 2007, ou
à Nîmes à la même période, à Besançon
deux ans plus tôt. Des mosaïques souvent de grande taille et
en très bon état de conservation. La vie quotidienne était
représentée, comme sur les 3500 m2 de pavements en excellent
état datant du IVe siècle à la Villa del Casale,
en Sicile, récemment restaurés. Dans la villa patricienne
de 50 pièces, un pavement de l'une d'entre elles représente
10 jeunes filles pratiquant le sport... en bikini. Ailleurs, scènes
de chasse et parodies de jeux de cirque.
Précision
étymologique : le
mot "mosaïque" dérive du latin "musiuum opus".
Les premières mosaïques romaines ornaient en effet des grottes
et des fontaines, lieux de détente (musaea) consacrés aux
muses.
Au
IVe siècle, l'empereur Constantin fit édifier Constantinople
(l'actuelle Istanbul) qu'il garnit de fresques célèbres
de mosaïques byzantines. Édifices publics, religieux, thermes
se couvrirent d'uvres devenues le principal mode de décoration
de l'époque, garant de longévité. De simples individus
participent à la décoration intérieure des églises.
Les siècles suivants, la mosaïque byzantine (fresques
inspirées de l'histoire évangélique ou images votives
isolées) atteint Kiev, en Ukraine (cathédrale de Sainte-Sophie),
la Sicile (Palerme), Venise (les mosaïques de Saint-Marc), le nord
de l'Adriatique.
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